République Dominicaine (06 Mars 2015 - 20 Mars 2015)

Carte de la République Dominicaine : Je viens de Québec en avion et mon voyage sera une boucle partant de la péninsule de Samana pour ensuite visiter la capitale avant de remonter vers le Nord en passant par les montagnes.
J'ai délibérément choisi de ne pas visiter la région de Punta Cana car même si les plus belles plages du pays y sont, parait-il, rassemblées, la succession de ressorts pour un tourisme de masse ne m'attire pas. Je ne visiterai pas, à regret, le Sud-Ouest du pays car il est difficile de s'y rendre sans voiture.

Les indications sur la carte indiquent ce que j'ai visité.
  • En rouge, ce qui concerne les villes
  • En vert, ce qui concerne les randonnées
  • En violet, ce qui concerne les logements que j'ai utilisés


Préparatifs

Pour ce voyage, je suis parti seul avec mon sac à dos, j'ai eu l'opportunité de partir au mois de Mars. Le climat est agréable mais peut être pluvieux. C'est la fin de la saison pour l'observation de baleine, je ne ferai pas cette activité puisque j'ai vu les mêmes baleines et septembre au Québec.

Santé : Je n'ai réalisé aucun vaccin particulier avant de partir, le vaccin contre la fièvre jaune est parfois conseillé. Je ne prendrai pas de traitement antipaludéen, les risques sont en effet minimes en République Dominicaine.
Le chikungunya est également très présent en République Dominicaine, les risques sont présents nuits et jours, je mettrai donc de l'anti-moustique quand je le jugerai pertinent.
Ma trousse à pharmacie contient donc les indispensables de voyages :
  • Paracétamol
  • Spray anti-septique
  • Spray anti-moustique
  • Anti-histaminique
  • Anti-diarrhéique
  • Pansements
  • Pince à tique
  • Crème solaire indice 50

Transports : Les infrastructures dominicaines sont bien développées, à travers ces deux semaines, je voyagerai donc en bus, en minibus, en bateau mais également en motoconcho et en GuaGua.

Formalités administratives : Rien à faire, juste avoir un passeport.

Langue(s) : L'espagnol est la langue officielle, l'anglais est très peu pratiqué. De rares personnes parlent le français. Une communauté importante Haïtienne est présente dans le pays. Ces derniers parlent le créole.
Je ne parle pas l'espagnol, j'aurai des difficultés à me faire comprendre à de nombreuses reprises.

Guide : Je voyage avec le Lonely Planet de l’édition 2014-2015 en Français. D’habitude je complète mes recherches via des blogs trouvé ça et là sur internet mais j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver des blogs de voyageurs indépendants. Ce qui revient le plus souvent sont des blogs peu intéressants de voyages de noces à Punta Cana.

Livres emmenés : Je ne suis pas un grand lecteur mais j’aime lire pendant mes voyages où le rythme se ralentit un peu :
- « Carnets de Voyages »de Sylvain Tesson
- « La théorie Gaïa » de Maxime Chattam

Pour ce voyage, j’ai beaucoup hésité entre Cuba et la République Dominicaine, mon intérêt se portait plus sur le premier tandis que des raisons budgétaires et d’organisations m’ont poussé à choisir la République Dominicaine.
C’est avec de nombreuses idées reçues que je pars dans ce pays qui incarne pour moi un des lieux les plus propices au tourisme de masse très loin donc de ma conception du voyage. La vérité est tout autre, la République Dominicaine (tantôt appelée Saint Domingue ou encore plus simplement Rep- Dom) possède de multiples visages à découvrir. Le pays possède bien évidemment de nombreuses plages paradisiaques mais aussi des falaises et des montagnes. En outre, le pays a une histoire passionnante et une culture riche créée en mélangeant astucieusement les origines multiples de ses habitants. Bienvenue dans le pays du Soleil, de la Bachata et du Mérengué.

Jour 1 : Arrivée à El Catey Airport et Las Terrenas

J’arrive vers 11h avec la compagnie Air Transat, l’aéroport international de Samana est minuscule, nous sommes le seul vol arrivant à ce moment-là et je suis sortis de l’aéroport avec mon sac en environ 15 min. Le problème de cet aéroport est qu’il n’est absolument pas desservi par des transports en commun. Un chauffeur de Taxi de propose de m’emmener à Las Terrenas pour 85 USD. Je refuse et j’attends un éventuel deuxième backpacker pour négocier et partager la course. Le centre d’information de l’aéroport ne me sera d’aucune aide car selon eux si je sors de l’aéroport pour trouver un Guagua ou un motoconcho je vais mourir (véridique !) et refuse donc de me renseigner. Une Québécoise dont le père est ici depuis quelques mois sera mon salut. Ce dernier vient la chercher en voiture et il ne voit pas de problème pour m’emmener. Le voyage a cela de magique de me donner la possibilité de rencontrer des gens.
Nous montons donc dans la voiture d’Esteban, un dominicain de 29 ans qui a travaillé pendant 10 ans en France. Il fait chaud, la nature sent bon et j’écoute avec plaisir mes premières Bachatas et mes premiers Mérengués à la radio.

Le saviez-vous?

Le Mérengué est la musique nationale par excellence, elle m’accompagnera partout lors de ce voyage. Depuis les taxis jusqu’aux restaurants ou tout simplement partout dans la rue.

La Bachata est considérée comme une musique plus campagnarde. Bien que toujours derrière le Mérengué dans le cœur des Dominicains, elle gagne de plus en plus en importance. Les paroles traitent souvent d’amour et de relations brisées. Ce qui lui vaut régulièrement le surnom de « chanson d’amertume ».


En plus de ces deux styles musicaux, on peut aussi trouver la bien connue Salsa et le plus récent Reggaeton.

Après un repas dans un restaurant Français (mon meilleur depuis plus d’un an) où j'ai découvert la bière locale : La Presidente, mes hôtes me proposent un café et me font découvrir les Manzana de Oro (Pomme dorée) une sorte de mélange entre pomme et pèche. Vers 16h tandis que la chaleur devient supportable, nous nous dirigeons vers la plage, je dépose mon sac au Casa Robinson tenu par des italiens, un hôtel assez cher mais très bien.
Nous nous dirigeons ensuite vers la plage de Las Terrenas…les vacances commencent vraiment, je suis heureux de me baigner et de marcher sur ce sable blanc.

Le saviez-vous?


La péninsule de Samana est peuplée de beaucoup d’européens, Las Terrenas en est l’exemple le plus frappant avec une grande majorité de Français qui viennent ici travailler (on ne compte plus les coiffeurs, boulangeries, agences de voyages et restaurants de gérance française) ou passer une partie de l’année ici.

Un petit air de St Tropez se dégage de la côte avec de multiples terrains de pétanque et bars branchés.

Avant la tombée de la nuit, je passe chez Flora Tour afin de réserver une place pour l’excursion (70 USD) à Los Haitises, un immense parc national de l’autre côté de la Baie.

Jour 2 : Visite de Los Haitises et fin de journée à Las Terrenas

Je me lève tôt pour partir à Los Haitises, je rejoins un groupe de 12 francophones et nous partons pour Sanchez en minibus où un bateau nous attend pour traverser la baie. Notre guide sera Nicolas, un français installé en République dominicaine depuis 10 ans. Nous visiterons aujourd’hui le penchant maritime du parc. Ce dernier est constitué de petites collines creuses de calcaire formées grâce à des mouvements géologiques. Le parc est donc connu plus particulièrement pour ses grottes et sa faune principalement constituée d’oiseaux. Une traversée d’environ 20 minutes nous mène dans le parc. Dès les premiers instants, nous pouvons apercevoir quantités de pélicans, frégates et autres oiseaux marins.
Nous descendons bientôt à terre pour visiter une grotte, nous en visiterons trois au cours de la matinée, Nicolas nous explique un peu l’historique de ses grottes et de ses habitants, les indiens Tainos. Nous visitons les forêts de palétuviers avant de regagner la presque-île de Samana. Après un repas compris dans l’excursion, nous sommes de retour à Las Terrenas pour 15h, je retrouve mes amis de la veille sur la plage et je profite du soleil pour marcher sur les 3 km de plages. A mon retour vers 19h, le carnaval de la ville bat son plein et il y a beaucoup de monde déguisés et buvant du rhum.
L'ambiance est festive et joyeuse, mais je préfère tout de même profiter du soleil sur la plage.



Le saviez-vous?
Les indiens Tainos (premiers habitants de l’île avant l’arrivée de Christophe Colomb) n’habitaient pas dans les grottes mais dans des villages. Les grottes ont seulement été habitées par les indiens en derniers recours lors des défaites successives face au armes des soldats espagnols.
La population Tainos s’est peu à peu réduite jusqu’à disparaître pour plusieurs raisons, ils ont été réduits en esclavage et lors des différentes batailles ils se faisaient massacrés. Bientôt les femmes Tainos ont refusé d’avoir de nouveaux enfants pour qui aucune perspective n’était envisageable. Les Tainos croyaient aussi en la réincarnation, afin d’échapper aux espagnols, des suicides collectifs ont parfois été observés.
La population dominicaine ne descend donc absolument pas des Tainos.

Jour 3 : El Limon Cascada et Las Terrenas

Ce matin je vais à El Limon en guagua (50 $RD), il faut environ 30 minutes pour rejoindre cette petite ville. La ville est connue pour sa cascade, elle est accessible en partant vers la droite en venant de Las Terrenas, ne sachant pas où elle est, je prends un motoconcho mais j’aurais très bien pu m’en passer. Il faut environ 15 min pour rejoindre le chemin d’accès à pied. A l’entrée, plusieurs « guides » m’empêchent de passer et se montrent agressifs quand j’essaie de passer sans guide et sans cheval. J’ai du mal à leur faire comprendre que je ne veux pas de cheval (qui ressemble plus à des mules en mauvaise santé). Des touristes espagnols arrivés en même temps que moi m’aident à expliquer au Dominicains que je suis hautement allergique aux chevaux. Après de longues négociations, j’atteins un prix de 450 $RD (à la place de 900).
Je repars vers 13h après avoir eu des difficultés à payer car ma guide a tenu à rediscuter le tarif. Je trouve un petit colmado. A l’intérieur pas de menu, comme je parle très peu espagnol, je demande un menu et la serveuse me balbutie « no menu, I am the menu » ce qui me fait sourire. Elle m’emmène alors en cuisine pour m’expliquer en me montrant ce qui est possible de manger. Je choisi le bandera (spécialité du pays, cela consiste en un plat de riz avec des haricots et/ou des lentilles accompagné d’un ragout de viande ou de poisson).
Je croise Esteban au retour qui me propose de m’emmener à Las Terrenas, il est accompagné de sa femme italienne et de sa fille Camillla qui à 5 ans, parle déjà parfaitement 3 langues…
Je passe la fin de journée sur la plage et la soirée avec mes amis pour jouer aux cartes et boire un rhum mélangé avec de l’eau de coco.

Jour 4 : Las Galeras et Playa Madama

Après avoir fait quelques courses, je prends la Guagua pour Samana (100 $RD, environ 1h). A Samana, je change de Guagua pour aller à Las Galeras situé tout au bout de la péninsule (100 $RD, environ 1h). Je traverse Samana qui n’a pas beaucoup d’attraits touristiques. La ville est surtout traversée de touristes désirant faire l’observation de baleines. La route pour Las Galeras se termine juste en face de la plage. Je loge à la Hacienda, située dans les hauteurs du village. Je négocie avec un motoconcho pour m’y rendre (100 $RD). S’y rendre à pied n’est pas si dur physiquement, s’orienter à Las Galeras peut être un peu compliqué au début.
La propriétaire d’origine belge tient une guesthouse à l’ambiance très familiale et à prix doux, on s’y sent immédiatement chez soi. Elle me donne de nombreuses pistes pour faire de la randonnée dans les environs.

Il est environ 15h, je me dirige vers Playa Madama, c’est une randonnée facile parfaite pour la fin de journée. Elle est bien fléchée (j’en profite car c’est bien la seule) et conduit à une plage magnifique ou il n’y a que deux personnes. En continuant le long de la plage sur des rochers très coupants, j’atteins une magnifique falaise devant laquelle je reste contemplatif un long moment. Une petite marche à travers les cocotiers permet d'accéder à une immense grotte d'où le point de vue est impressionnant.
Vers 19h je me dirige vers la Ranchetta dont le propriétaire n’a pas son pareil pour dessiner des cartes du secteur. J’en aurais besoin demain matin pour me rendre à Playa Fronton car se perdre dans les environs est très facile.

Jour 5 : Las Galeras et Playa Fronton

Attention : Les environs de Playa Fronton ne sont pas très sûrs. De nombreuses attaques de touristes ont déjà été constatées et la plage serait une plaque tournante pour la drogue et les clandestins avec Puerto Rico. Je m’y rends donc avec seulement 200 $RD (~5€) en poche, et mon petit appareil photo numérique dont je prendrai soin de cacher la carte SD. La randonnée est très jolie mais peu plaisante car on est toujours sur ses gardes.

Je pars vers 8h du matin après un copieux petit déjeuner. Le chemin commence dans les champs, il m’est impossible de retranscrire le chemin que j’ai emprunté pour accéder à la plage. Sans la carte que je me suis procurée hier, je n’aurais jamais trouvé. Au bout d’environ 1h d’une marche pas trop dure, on arrive en haut de la plage. La descente est rude et j’arrive enfin sur la plage où de nombreuses habitations sommaires sont un peu dissimulées. La plage est vraiment magnifique, l’une des plus belles que j’ai jamais vu. Je suis complètement seul et je rêve de me baigner mais une impression désagréable d’être observé m’en décourage.




Je remonte pour essayer de trouver le chemin pour Boca El Diablo, mais au bout d’une heure à tourner en rond, je n’ai presque plus d’eau, je déclare forfait et je rentre à mon auberge. Le fait que je ne sois pas parvenu à trouver le chemin rassure Karin la propriétaire de la Hacienda qui m’avait déconseillé d’y aller seul. Boca El Diablo est un trou formé par la mer dans la roche, à chaque fois qu'une vague vient frapper le fond, il en jaillit un petit geyser. Il est possible d'en trouver des vidéos sur youtube.

Je passe la fin de journée à me baigner et à lire à la plage de Las Galeras avant de visiter une petite fromagerie locale qui fait une sorte de mozzarella au goût fumé. J'ai proposé à Olivier, un belge de mon auberge qui m'a aidé à capturer deux tarentules dans la chambre, de lui en ramener.

Jour 6 : El Cabito et route pour Santo Domingo

Ce matin, je rejoins à pied le restaurant El Cabito situé à quelques encablures de la Hacienda. Ce restaurant domine les falaises. J’y vais surtout pour profiter de la vue qui est souvent recommandée. Le bruit des vagues qui frappent la falaise est impressionnant. Je reste une bonne heure ici à méditer. Vers 11h je rentre à la Hacienda pour prendre mes affaires, un bus part de Las Galeras à 13h15 (en vrai il est partit à 13h) pour Santo Domingo (350 $RD, 4 heures). C’est un petit bus qui sert à la fois au transport des personnes mais aussi des marchandises, nous nous arrêtons très souvent pour charger des bananes, noix de coco et beaucoup d’autres articles. La route est belle, nous traversons les plaines agricoles de la République Dominicaine avec des rizières à perte de vue. Je sature un peu de la radio au volume trop élevé, aussi j’écoute mon lecteur mp3.

Vers 16h, nous traversons la banlieue surpeuplée de Santo Domingo, je me sens un peu comme à Colombo au Sri Lanka, un décalage complet règne entre la capitale et le reste du pays encore très rurale. Nous sommes 5 européens dans le bus et nous montons tous ensemble dans un taxi pour la zona colonial, au terme d’une course d’une dizaine de minutes, notre chauffeur nous demande 40 USD alors qu’une course classique est de l’ordre de 200 $RD (5 USD). Après une longue négociation, je refuse de remonter avec lui et finirai à pied.
J’arrive au Island Life Backpackers Hostel vers 18h, il s’agit de la seule auberge de jeunesse de la capitale ouverte il y a peu de temps. Les employés sont tous anglais ou américains. Je ressors vers 21h pour diner mais ne trouve rien d’ouvert à cette heure que je ne pensais pas si tardive. Je fini par trouver une échoppe asiatique servant une nourriture de qualité moyenne.

Le saviez-vous?

En arrivant dans la capitale, on se rend compte assez rapidement de la diversité dans la communauté dominicaine. En effet, la population est un vrai melting-pot. Très peu de gènes Tainos sont arrivés jusqu'à nous, la plupart des dominicains descendent des premiers colons, des esclaves africains amenés pour remplacer la main d’œuvre Tainos, des vagues d"immigration successives (telle que pendant la politique de "blanchiment" de la population organisée par Trujillo) et enfin des multiples métissages.
Il est donc impossible de dégager un physique commun en République Dominicaine comme il est possible de le faire dans les pays européens. La sculptrice dominicaine Liliana Mera a créé une petite statuette sans visage pour rappeler cette particularité du peuple dominicain.

Jour 7 : Exploration de la Zona Colonial

La plupart des activités touristiques sont concentrées dans la Zona Colonial. On y trouve notamment les plus vieux bâtiments de la ville qui sont donc les premiers bâtiments du nouveau monde comme le vente bien souvent les brochures touristiques.

Mon plan n’est pas très original et consiste à plus ou moins suivre la ballade proposée par le Lonely Planet. Je pars de mon auberge vers 8h et à cette heure tout est encore fermé, je profite donc d’une ville quasi déserte ou seul les employés de voirie travaillent. Je marche un peu au hasard en entendant l’ouverture des musées qui m’intéressent à 9h. Je visite notamment le panthéon de la République Dominicaine et je passe devant l’ambassade de France située dans l’ancienne maison de Sanchez le conquistador. Je suis saisi du contraste entre la zone touristique clairement favorisée et de ce qu’on peut trouver à 10 minutes à pied.

A 9h, je visite la cathédrale (70 $RD) de Santo Domingo qui est aussi la plus vielle cathédrale du nouveau monde encore en activité. Bien que l’intérieur soit joli je retiendrai surtout l’architecture extérieure originale qui mêle les travaux de plusieurs architectes. Non loin de là, se trouve le musée du Larimar qui est gratuit et explique relativement bien les origines de cette pierre. J’en profite pour acheter un bijou pour ma filleule.
Cette pierre d'une magnifique couleur bleue est issue des mines de la région de Barahona. Il n'y a que deux endroits dans le monde où il est possible de trouver cette pierre fine. C'est une pectolite issue d'une activité volcanique. Je continu mes visites par la citadelle que je déconseille vivement, le seul intérêt serait peut-être la vue qu’offre la tour de garde…vue qu’on peut retrouver gratuitement en gravissant les hauteurs de la zona colonial.

Je déjeune dans une petite échoppe d’un Polo al Carbon (poulet cuit dans un fut de pétrole recyclé) accompagné de yuca et d’oignon (100 $RD) un délice inattendue. Je consacre l’après-midi au musée de l’ambre qui présente des ambres où des animaux sont piégés (et conservés intacts) depuis des millions d’années. Ce musée est intéressant et selon-moi vaut le détour. Je continue en direction du Museo de las Casas Reales (100 $RD) et passe mon chemin devant la maison de Christophe Colomb qui bien que rebâtit à l’identique, n’a plus rien de l’original. La visite du Museo de las Casas Reales me laisse dubitatif, la collection du musée est ridiculement pauvre et pourtant il se vente d’être l’un des mieux fournis d’Amérique. Le contenu est quant à lui révoltant, glorifiant les conquistadors et la culture espagnole en dépit des Tainos.



Le saviez-vous?

Christophe Colomb est un peu plus que l’explorateur que l’on décrit souvent dans les manuels scolaires. Il est aussi un faussaire, esclavagiste exterminant les Tainos pour extraire toujours plus d’or de l’île.
A son arrivée sur l’ile d’Hispaniola avec ses trois caraques (en langage Tainos, l’île se nommait Haïti), Christophe Colomb pensait arriver au Japon. Les Tainos de l’île lui offrirent de l’or en échange de babioles sans valeurs. Il kidnappa des Tainos pour les montrer à la couronne d’Espagne et après avoir menti au sujet des quantités d’or trouvées, il revint cette fois à la tête d’une véritable armée.

Jour 8 : Vers Jarabacoa et visite d’une fabrique de café

Un taxi me dépose au terminal de Caribe Tour (200 $RD) et je prends le bus de 10h30 pour Jarabacoa (350 $RD, 3h). Les bus de Caribe tour sont fiables et peu chers, les prix sont quasi identiques en guagua. On sort rapidement de la capitale et j’observe vite le relief de l’île, de nombreuses montagnes recouvertes de végétation s’étirent à l’horizon. Les palmiers laissent la place à une toute autre végétation avec des pins haïtiens par exemple.
J’ai réservé un lit au Jarabacoa Mountain Hostel, David, un motoconcho qui travaille beaucoup avec la gérante américaine de l’hôtel m’attend à la gare de bus de Jarabacoa. J’arrive dans une maison très agréable qui ne ressemble que très peu à un hôtel. J’y resterai 3 nuits (69 USD).
Je profite de la fin d’après-midi pour visiter une fabrique de café non loin du centre-ville. La visite se fait uniquement en espagnol, et j’utilise mon petit lexique pour tenter de traduire quelques mots. La guide néanmoins est compréhensive et se fait violence pour parler le plus lentement possible pour que je puisse comprendre. En rentrant, je repasse par le centre-ville ou je suis l’un des seuls touristes, je suis bien moins sollicité que dans les endroits où je suis déjà allé.
Je profite du moment pour observer des scènes de vie : des barbiers et coiffeurs en train de travailler, des enfants jouant aux pogs et les ainés faisant une partie de domino. Après avoir fait les courses pour 3 jours, je rentre bouquiner à l’auberge.




Je partagerai la maison avec une famille d’américains, à eux 4, ils rassemblent tous les clichés que l’on peut avoir des USA. La plupart en surpoids, le père portant constamment son Stetson, incrédules devant une cafetière à l’italienne, commandant des pizzas, buvant une quantité astronomique de soda et venu ici non pas en vacances mais pour apporter la bonne parole de Jésus.

Jour 9 : Visite de chute d’eau à Jarabacoa

J’avais prévu aujourd’hui de gravir le mont Mogote à pied mais la pluie est tombée toute la nuit et cela ne semble pas vouloir se calmer. Il faut savoir que la région reçoit une quantité importante de précipitation à l’année. J’annule donc pour aujourd’hui et j’attends à l’abri et j’en profite pour taper le texte des 5 premiers jours de mon blog. Vers 10h30, une éclaircie me permet de me rendre à la chute Salto Jimenoa Uno à vélo.
Ce dernier est l’un des pires vélos avec lequel je n’ai jamais roulé, il faut 7km de montée sur la route de Constanza pour arriver à la chute. Je ferai la plus grande partie en marchant à côté de mon vélo.

Arrive enfin l’entrée sur la gauche, l’entrée est payante (100 $RD, 50 $RD pour les résidents), je suis seul et je descends vers la chute (environ 20 min de marche). Quelques affiches permettent d’en apprendre un peu plus sur la végétation et l’exploitation du bois notamment. La chute est magnifique, l’eau n’est pas si froide que çà mais je ne baignerai pas, pas besoin puisque les nuages sont de retour et déchargent leurs contenus sur moi. Je remonte en environ 30 minutes et reprends mon vélo qui est bien plus efficace au retour.
Je reviens à mon auberge vers 16h juste avant la grosse partie des averses. J’ai eu de la chance, il pleuvra à nouveau le reste de la journée.

Jour 10 : Randonnée au Mont Mogote

Le soleil est de retour, David m’emmène au début du sentier vers le sommet à 7h30. Le lonely indique une montée glissante en 5h. Je ferai l’aller-retour en 4h.

Le chemin est boueux est peu emprunté, de nombreuses araignées tissent leurs toiles en travers ce qui me forcera à agiter en permanence un bâton en face de moi pour éviter de les prendre dans le visage. Au bout d’une petite heure de marche, on commence à avoir des points de vue intéressants sur la vallée. Après environ deux heures, le terrain devient très glissant, à la limite du praticable parfois, je m’aide de racines, de lianes et parfois même je plante la main dans la boue pour avancer. A l’aide de la scie de mon couteau suisse, je découpe une branche et m’en fait une sorte de piolet qui me sera fort utile. A chaque pas, je pris pour trouver un autre chemin pour redescendre, David me l’avait expliqué brièvement à l’aide d’un plan dessiné à même le sol.

Une tour d’observation domine le sommet et de là, il est possible de voir les montagnes dans le lointain, est-ce le Pico Ruivo ? Je l’ignore en tout cas les sommets sont recouverts de nuages. Il y a aussi un garde qui ne parle pas un mot d’anglais ou de français mais il m’expliquera que l’autre chemin est fermé me forçant à descendre par le chemin que j’ai emprunté à la montée, descente que je ferai dans sa quasi-totalité sur les fesses.
Rien de prévu pour la fin de journée à part lire un peu dans le jardin de l’hôtel et désinfecter mes nombreuses coupures.

Jour 11 : Parapente à Jarabacoa et route vers Puerto Plata

Jarabacoa est surtout connu des touristes pour la possibilité d’y faire du rafting et comme étant une bonne base de départ pour l’ascension du Pico Ruivo. La première ne me tentait pas, la seconde demande entre 2 et 4 jours et entre 200 et 400 USD selon le guide (guide obligatoire). Une troisième possibilité intéressante est le parapente avec Flying Tony (60 USD). Je n’ai jamais fait de parapente et c’est quelque chose à laquelle je voulais remédier depuis quelques années déjà.

Après une heure de route, nous sommes au pied de la montagne dans le coin de La Vega. Tony est quelqu’un de très professionnel et le matériel est de bonne qualité. On s’élance pour un premier vol vers 14h, mais malheureusement ne trouvant pas de thermique, on est au sol 10 min plus tard, un second vol nous permettra d’atteindre les nuages.
C’est là pour moi un moment fort du voyage, j’ai vraiment aimé voler tel un oiseau, je reproduirai l’expérience dans les Alpes.

Vers 16h nous sommes de retour à Jarabacoa, je prends le guagua pour La Vega et de là un motoconcho qui me dépose au terminal de Caribe tour pour prendre le bus en direction de Puerto Plata à 18h. Nous traversons Santiago, deuxième ville du pays, j’avais prévu de m’y arrêter une nuit mais la déception que j’ai eu à Santo Domingo m’a motivé à retourner sur la côte. A 20h, on arrive enfin à Puerto Plata et je prends un motoconcho pour me rendre à la Villa Carolina. Il est possible de l’atteindre à pied, mais il fait nuit et je suis épuisé.

Jour 12 : Puerto Plata et 27 Charcos

Je consacre la matinée à marcher un peu au hasard à Puerto Plata. La ville de Puerto Plata (Port d’argent) dominée par le mont Isabel De Torres et son Christ Rédempteur tient son nom de Christophe Colomb qui arriva dans cette baie au soleil couchant donnant un aspect argenté à la mer. La ville s’est autrefois développée autour de l’industrie du sucre et du tabac. Elle se réinvente maintenant un futur tourné vers le tourisme.
Lors de ma visite, un vaste plan d’urbanisation et de revalorisation des espaces côtiers était en cours. Depuis le fort San Felipe, on dispose d’une jolie vue résumant bien la ville, son histoire, le port industriel et son mont.

La place centrale que l’on trouve sur tous les dépliants touristiques est vraiment agréable. Des dominicains proposent des photos de mauvais gout en étant recouverts de pigeons. Vers 12h, je me dirige vers le terminus des guaguas Javilla Tour pour me rendre à Rio Damajagua. Dans le bus je rencontre Isabelle, une hollandaise voyageant seule comme moi et semblant tout aussi perdue que je le suis. Nous passerons l’après-midi ensemble pour faire une sorte de canyoning. L'usage d'un baudrier ou d'une corde n'est ici pas nécessaire.
Nous ferons les 12 chutes (340 $RD) et non les 27 car nous arrivons trop tard. Notre guide nous fournit gilet de sauvetage et casque. Il semblerait vraiment que cette succession de chutes soit l’œuvre de l’homme tellement certains « toboggans » ont la largeur parfaite pour un homme mais il n’en est rien.


L’activité est très récréative et le moment le plus important est peut-être bien une chute libre d’environ 8m dans un bassin dont on ne voit pas le fond.
Au retour, je rentre à mon hôtel en longeant le front de mer et je fais quelques courses pour me confectionner des sandwichs.

Jour 13 : Route vers Cabrera et nuit à Rio San Juan

Après avoir retiré un peu d’argent (le saut en parapente que je n’avais pas prévu a pas mal augmenté mon budget voyage), je prends la guagua pour Rio San Juan. J’ai longuement hésité entre passer ma dernière nuit à Cabarette ou alors à Cabrera. J’ai opté dans la soirée pour la deuxième possibilité. Nous traversons donc Soshua connue pour son tourisme sexuel et Cabarette connue comme étant un spot de surf et de kitesurf. Je suis heureux de ne pas y rester, la ville n’est qu’une station balnéaire. A Rio San Juan, je change de guagua pour Cabrera. Arrivé à destination, je me mets en quête d’un hôtel. Un homme visiblement alcoolisé tente de m’agresser pour une raison que j’ignore encore, je me sauve assez facilement mais je me perds à deux reprises.

Je me retrouve sans trop comprendre comment dans le domaine Blue Orchid rassemblant des villas de milliardaires. Ici, plus de motoconcho ou de guagua, on croise des mustangs et autres voitures luxueuses. Je ne passe donc pas inaperçu avec mon gros sac à dos.
J’en ai assez, je reprends la guagua en direction de Rio San Juan et trouve mon bonheur au Bahia Blanca (1200 $RD/nuit) un hôtel tenu par une montréalaise.
L’hôtel domine la plage d’un village calme et endormi l’après-midi. La vue est splendide, je ne pouvais rêver mieux. J’ai immédiatement un coup de cœur pour ce petit village de 9000 habitants qui comme Las Terrenas accueille beaucoup de Français.

Jour 14 : Rio San Juan et route vers l’aéroport

Dernier jour, je prévois de dormir à l’aéroport cette nuit, ce matin je profite encore un peu de la plage pour nager une dernière fois et lire un peu. La ville de Rio San Juan est aussi connue pour sa lagune GriGri qui présente un écosystème de mangrove proche de celui du parc Los Haitises.
Vers 13h, je déjeune d’un Bandera dans un petit restaurant local, une télévision diffuse le film 300 en espagnol ce qui je dois l'avouer me fait sourire. De retour à mon hôtel, je discute un peu avec des touristes allemands qui se sont fait agresser par des dominicains armés de fusil. Sortir des sentiers battus en République Dominicaine peut donc s’avérer dangereux.

Vers 15h, je prends un guagua pour Nagua et de là un autre guagua pour Sanchez et je demande au chauffeur de me déposer à l’entrée de l’aéroport.
A 18h30 je suis dans le hall de l’aéroport et je passerai la nuit avec les gardes et agents d’entretien. Ils sont dubitatifs en me voyant arriver, l’aéroport étant plutôt emprunté par des agences de voyage, il doit être rare de voir quelqu’un y passer la nuit pour prendre son vol le lendemain matin.
Je passe néanmoins un bon moment avec eux et le matin, le lever de soleil est accompagné par un café qu’un employé m’a gentillement ramené.